22 juillet 2009
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« Soy Cuba », je suis Cuba comme le nom du célèbre film. Cuba, cette île spécialisée dans la seule culture agricole du sucre à l’heure ou les révolutionnaires de Fidel Castro débarquèrent sur l’île et imposèrent un nouveau modèle politique issue de la révolution cubaine du mouvement du 26 juillet. Mais pas facile de passer d’une économie primaire spécialisée dans la monoculture de la canne à sucre au doux rêve du Che nouveau ministre de l’économie et sa volonté de faire de Cuba pas moins que la première puissance économique d’Amérique Latine en construisant des usines et en fabricant intégralement tout ce dont l’île a besoin. Un seul exemple témoigne de la complexité et de l’ampleur de la tâche : juste pour fabriquer une seule allumette pour les traditionnels cigares de la Havane, il faudrait en tout et pour tout importer une dizaine de produits spécifiques de l’étranger (colle, machines et matières diverses), pas facile quand Cuba dépend essentiellement de la mère patrie URSS fleuron du modèle communiste tout en voulant s’y détacher. Le rêve fou d’Ernesto Guevara sur le plan économique sur le papier était magnifique mais comment arriver à changer les mentalités, imposer de nouveaux rythmes de travail, un modèle social communiste, la nationalisation des usines et surtout sortir des seules cultures du sucre et des cigares, d’une économie basée sur une agriculture traditionnelle à de grandes usines. Cuba n’y est pas arrivé, car ce passage ne pouvait se faire en seulement quelques années. Les rêves utopiques de la révolution cubaine se sont bien trop vite écroulés en laissant Cuba fasse à son passé en forme d’impasse avec l’unique voix du sucre, des cigares et bien entendu de la prostitution qui s’est développé dans les Barios de la Havane où les touristes occidentaux venaient goutés et goutent toujours aux charmes de la population cubaine accompagné par un verre de cuba libre sous fond de décor de carte postale. A l’heure ou le régime de Castro célèbre avec nostalgie les 50 ans de la révolution, les images en noir et blanc du film « Soy Cuba » sont malheureusement toujours d’actualité. Cependant, le jour au Cuba va enfin s’ouvrir au reste du Monde, grâce à la fin total de l’embargo et à la mort inéluctable des frères Castro, il faudra à l’île ne pas rater le tournant et ne pas retomber sous la coupe de quelques malfrats qui voudront s’accaparé les ressources de cette île et afin de sortir définitivement l’île de sa dépendance au cocktail : putes, cigares et sucre.
El Metropolitano, 22/07/09