Chaque année, à la même époque la petite balle jaune refait son apparition porte d’Auteuil pour le plaisir des petits et des grands. Cocorico, Roland reste à Paris, peut-on s’écrier cette année dans les allées ! Victoire ! Clap de fin... Roland, c’est aussi la fin de l’année scolaire qui pointe le bout de son nez. Cela veut dire que les lycéens doivent commencer à bucher sur leur bac, et les étudiants réviser leurs partiels... Moi même, j’adorais réviser en regardant Roland Garros. Je tournais les pages de mon livre d’histoire en même temps que les échanges entre les joueurs, les chapitres paraisaient moins longs : A moi la Révolution, et vive la République ! Changement de côté, place à la Moncharchie de Juillet ! Après mon goûter, un match s’arrête sur le central, un autre commence sur le Lenglen, pas grave je passe de l’histoire aux mathématiques ! Soudain, le joueur conteste une balle, elle est bonne s’écrie l’arbitre comme l’opération que je viens de gribouiller sur ma feuille de brouillon ! Ah ces révisions devant Roland ça avait du bon, la transmission du savoir par la pensée, l’art de regarder au loin les petites lignes de notre triste classeur de philosophie tout en s’interrogeant sur le faire ou ne pas faire le revers à deux mains ? Ou de l’art de jouer avec la manière ? Tout un programme qui mériterait bien plusieurs copies double... Mais 15 jours de Roland ça passe trop vite, comme les révisions : comment rattraper le temps perdue de l’année écoulée en un seul dimanche après-midi ? Pas grave, place à la finale demain Roland sera terminé et j’irais rejoindre mon centre d’examen pour griffoner sur ma copie blanche tout le savoir que m’on inspiré ses derniers jours à regarder les joueurs sur la terre rouge Parisienne. Mais après, demain dès l’aube je m’envollerais doucement vers la chaleur de l’été, le chant des cigales et le sable des vacances...
El Metropolitano, le 27/05/2011